30 août 2011

Des écrans capables de fabriquer de l'électricité !


Recouvert d’une pellicule transparente portant des cellules photovoltaïques, un écran de mobile ou d’ordinateur, voire n’importe quelle surface, peut produire une quantité appréciable d’électricité. Une entreprise française, Wysips, a déjà commencé la commercialisation, tandis qu’un laboratoire américain présente une technique différente mais aux mêmes effets.


Un exemple d'utilisation de l'invention de Wysips, qui n'existe pas encore. Le film comporte deux couches : la première porte des fibres optiques semi-cylindriques agissant comme des lentilles (Lens surface, semi-cylindrical) qui envoient la lumière vers les cellules photovoltaïques installées en bandes (Stripes of photovoltaic cells).


Pour alimenter en courant électrique des appareils de moins en moins gourmands et de plus en plus portables, les idées ne manquent pas, comme d’utiliser le bruit ambiant ou les mouvements du corps. L’énergie solairereste une solution excellente mais il faut de la surface. Plusieurs équipes planchent sérieusement sur une piste originale : les cellules photovoltaïques transparentes, ce qui permettrait par exemple d’utiliser toute la surface d’un mobile voire le pare-brise d’une voiture. En 2008, des chercheurs japonais avaient montré une céramique au nitrure de bore se comportant comme un revêtement transparent producteur d’électricité.
Aujourd’hui, une société française défraie la chronique avec une invention remarquable, bâtie sur l’idée d’un astrophysicien, Joël Gilbert. BaptiséeWysips (à prononcer ouaïe-sips, pour what you see is a photovoltaic surface, ce que vous voyez est photovoltaïque) en est déjà à la commercialisation et vient d’annoncer la réalisation de panneaux publicitaires lumineux mais autosuffisants en électricité.
Le principe est inspiré de celui des hologrammes. Un film porte des cellules photovoltaïques miniatures installées en bandes parallèles très étroites et invisibles à l’œil nu. Sur ce support est ajouté une série de fibres optiques, parallèles, et jouant le rôle de lentilles. Une partie de la lumière est déviée par des fibres pour être dirigée vers les bandes de cellules. Le résultat est un film souple et très fin (de quelques centaines de microns d’épaisseur) qui peut s’appliquer sur tout écran ou n’importe quelle surface.
La production d’électricité reste modeste. Il faudra six heures d’ensoleillement pour recharger complètement un portable, par exemple, ou une heure pour obtenir de quoi discuter durant une demi-heure.


Un exemple d'utilisation de l'invention de Wysips, qui n'existe pas encore. Le film comporte deux couches : la première porte des fibres optiques semi-cylindriques agissant comme des lentilles (Lens surface, semi-cylindrical) qui envoient la lumière vers les cellules photovoltaïques installées en bandes (Stripes of photovoltaiccells). © Wysips

Dans l’air du temps

Dans un entretien sur BFM TV, Ludovic Deblois, fondateur de Wysips, explique la création de l’entreprise et ses perspectives. Selon lui, les premières applications verront le jour à l’automne 2012 et, espère-t-il, se multiplieront dans de multiples domaines : l’électronique, le bâtiment, l’automobile, l’aviation ou la marine, ce qui exigera des développements spécifiques.
De l’autre côté de l’Atlantique, au même moment, à l’Ucla (université de Californie à Los Angeles), l’équipe du professeur Yang Yang suit une autre piste, tirant profit de la polarisation de la lumière et qui pourrait servir à différentes applications, par exemple des cellules solaires transparentes. Leur invention prend la forme d’un écran LCD dans lequel l’énergie lumineuse n’est pas perdue. Dans un écran à cristaux liquides, en effet, l’affichage est produit par l’absorption plus ou moins grande de la lumière ambiante ou de celle du rétroéclairage. Quand un pixel est noir, par exemple, la totalité de la lumière est absorbée mais elle reste inutilisée.
Dans leur écran baptisé ZOPV, pour Polarizing organic photovoltaics (cellule photovoltaïque organique polarisant, et non POPV, expliquent les auteurs, car l’acronyme désigne déjà des cellules à polymères organiques). En jouant sur la polarisation de la lumière traversant ces couches, les chercheurs deYang Yang Laboratory parviennent à récupérer l’énergie lumineuse sous forme électrique.
À l’évidence, ces développements sont dans l’air du temps. L’énergie solaire sera, à l’avenir, utilisée de différentes manières, et le principe même de cellules photovoltaïques souples ouvrent déjà de nouvelles applications. Si en plus, le film est transparent, l’imagination peut s’enflammer…

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